Ces derniers jours, la high-tech mondiale a les yeux rivés sur Meta : en juin 2025, le groupe dirigé par Mark Zuckerberg a investi 14,3 milliards $ pour acquérir 49 % de Scale AI, la société fondée par Alexandr Wang, aujourd’hui nommé à la tête d’un tout nouveau pôle baptisé Meta Superintelligence Labs . À seulement 28 ans, ce natif de Los Alamos (Nouveau-Mexique) est déjà considéré comme un des acteurs les plus influents de l’IA moderne.
vision et trajectoire d’un prodige du data labeling
Ingénieur précoce, fils de physiciens, Wang se distingue dès l’adolescence sur les concours de mathématiques et de programmation . Repéré, il devient ingénieur chez Quora, puis co-fonde Scale AI à 19 ans, en 2016, pendant ses études au MIT . Autour d’une anecdote révélatrice — tenter de concevoir une IA pour surveiller sa propre nourriture dans un frigo — Wang comprend que la vraie limite de l’intelligence artificielle ce ne sont pas les algorithmes, mais la qualité des données.
Scale AI devient alors un fournisseur incontournable de labels de données (images, textes, audio) combinant human-in-the-loop et automatisation. Google, OpenAI, Microsoft, le Pentagone… tous sont clients. En 2021, l’entreprise atteint 7 milliards de valorisation, et Wang devient le plus jeune milliardaire self-made au monde .
l’arrivée chez Meta : un tournant stratégique
Meta ne s’offre pas seulement une participation financière. Grâce à son acquisition, le groupe crée un laboratoire interne à haut potentiel, le Meta Superintelligence Labs, désormais dirigé par Wang, avec Nat Friedman (ex‑GitHub) en co-lead . Objectif clair : rattraper l’avance de Google, OpenAI et Anthropic, en misant sur la qualité des données comme socle de la IA de prochaine génération. Zuckerberg vise à faire de la haute fiabilité et de la rigueur algorithmiques, non plus un avantage, mais une nécessité d’entrée d’un nouveau modèle.
leadership, influence et limites
Wang conserve son siège au conseil de Scale AI tout en intégrant Meta . Il reste très impliqué dans les recrutements, attestant d’un style de management centré sur le détail. Il se distingue également par son positionnement sur la scène politique américaine — plaidoyer pour une suprématie de l’IA américaine, interaction avec la présidence et les militaires.
Cependant, tout n’est pas sans controverse : Scale AI a été critiquée pour ses pratiques de labeling externalisées dans des pays aux salaires bas, certains y voyant des conditions proches du “digital sweatshop” .
ambitions et implications pour Meta
Par ce mouvement audacieux, Meta cherche à passer du statut de challenger discret à celui de leader visible. En misant sur un profil comme Wang — jeune, disruptif, centré sur la qualité des données — l’entreprise montre que sa vision dépasse la simple puissance de calcul : elle mise sur la confiance, la robustesse et l’éthique algorithmique. Et sur le long terme, cela pourrait redéfinir le paysage concurrentiel de la IA.
